Porte Ouverte

Parcours Photographique sur le thème de la santé mentale (deuxième étape).
(16 photographies sur toile de 90x140cm)

Série de portraits : Personnes photographiées chez elles en plan large. Pierre-Alexandre Pheulpin a travaillé dans l’inspiration de la peinture flamande et hollandaise «Scènes de genre» avec lumière naturelle transversale, où le contexte du domicile reflète la vie intérieure. Le photographe a souhaité, au travers de ce projet, remettre en question la perception que nous avons de ces personnes.

L’intention du photographe est de montrer une image juste, actuelle de la santé mentale aujourd’hui, afin d’aller à l’encontre des représentations qu’en donnent généralement les médias, souvent en quête de sensationnel, d’images choquantes et réductrices. La finalité du projet est de déstigmatiser la maladie mentale, de briser le cliché du «fou dangereux», et de rendre sa place à l’humain, à la personne en souffrance. L’approche de l’artiste est de tendre vers une objectivité et une neutralité : «notre vision n’est jamais neutre, je peux seulement tenter de saisir un temps particulier dans un temps en mouvement». Son travail n’est pas simplement un témoignage rétrospectif mais aussi une ouverture de la pensée et des questionnements sur la santé mentale.


Témoignages des usagers

« C'est pour pas qu'on pense du mal de nous, pour faire connaître la maladie mentale. La maladie mentale n'est pas visible. Comme tout le monde qui souffre de maladie mentale, on a le droit d'avoir un « chez-soi ». Le décor est beau. Je suis fière de moi, c'est bien rangé. Je suis libre de fumer parce que je suis chez moi. Cela mérite que ce soit vu par le public, je suis naturelle, c'est un bon résultat. » Pascale

« J'ai ressenti un besoin d'exprimer « ce que l'on est » chez soi. Je suis naturelle, c'est plaisant à voir et agréable. Il y a de la clarté, de la joie, une harmonie dans les couleurs. Cela fait la liaison entre « être seule » et « partager un bon moment » lors de la séance photo. Je suis partie du cap corail, je suis ravie d'être en autonomie. La photo est très naturelle, je ressens le besoin d'affirmer ce que je suis devenue aujourd’hui. Au départ, ce fut difficile mais le résultat est bon. » Fabienne

« J'aime la photographie. Cela me rappelle des souvenirs. La maladie mentale existe mais ne se voit pas. La photo est magnifique à voir, la clarté de mon intérieur. Je suis contente de participer à l'exposition. » Régine

« J'ai accepté que Pierre Alexandre vienne me rendre visite pour prendre des photos. Je trouve la photo réussie, je me trouve jolie. C'est pour montrer aux gens qu'on peut sortir de l'hôpital pour avoir son propre logement. Je suis en harmonie avec ma maison. » Marylène

« Il y a eu une confiance totale entre le photographe et moi. J'ai apprécié cet échange, ce partage. La manière de me respecter dans son travail de professionnel, humain. J'ai accepté ce projet car bonne expérience, afin de vivre cette mixité (photographe-patient-infirmière), ça m'a boosté ce jour là. La photo est très lumineuse. Mise en valeur de la décoration à ma demande, je me suis sentie écoutée. J'ai accepté et vécu très naturellement le temps partagé. » Brigitte

« J'ai accepté car je me suis rendu compte que je n’étais pas seul dans cette situation, malgré que j'avais du mal à accepter ma maladie. Pierre-Alexandre et l'infirmière ont su me mettre en confiance et me détendre pour cette expérience nouvelle. J'en suis content. » Jérémy

« Ma maisonnée, mon repaire, mon repère
Ni conflit ni impatience ni ennui
Volets roulants cassés, plus de lumière.
Photographié comme une vedette de télé,
La modestie en prend un coup
Mais le plaisir est salutaire.
Un tirage spécial pour mon enfant :
Sur l'image un de ses dessins
Et un ouvrage préféré.
Ma fille mon trésor mon courage
Malgré ma maladie, depuis 6 ans,
Toujours m'aime.
Apparemment je n'avais rien demandé;
A défaut de gloriole, d'argent ou de picole
J'aurai droit à l'estime de soi, à l'art
Et surtout à la fierté filiale. »
Christophe